L’industrie du cinĂ©ma d’animation a connu des jours radieux avec l’Ă©mergence de talents prodigieux. Un des noms qui ressort systĂ©matiquement est celui de Hayao Miyazaki, le rĂ©alisateur japonais de gĂ©nie. Son nouveau bijou, « Le Garçon et le HĂ©ron », n’a pas dĂ©rogĂ© Ă la règle de nous offrir une expĂ©rience cinĂ©matographique mĂ©morable.
Un parcours festivalier remarquable
« Le Garçon et le HĂ©ron » a dĂ©butĂ© sa carrière en juillet dernier au Japon, sans aucune promotion, avec pour seule introduction une affiche mystĂ©rieuse reprĂ©sentant un hĂ©ron. Le film a ensuite fait son chemin vers les grands rendez-vous cinĂ©matographiques internationaux, passant par Toronto pour la première internationale, puis San Sebastian pour l’Ă©dition europĂ©enne. Le voyage du film Ă travers ces festivals a non seulement suscitĂ© l’engouement des cinĂ©philes, mais a aussi renforcĂ© l’attente du public, impatient de dĂ©couvrir ce nouvel opus de Miyazaki.
Un scénario qui invite à la réflexion
« Le Garçon et le HĂ©ron » se dĂ©roule autour de MaĂŻto, un enfant de 11 ans, contraint de quitter Tokyo pour un village Ă la campagne suite Ă la mort tragique de sa mère dans un incendie. Dans ce dĂ©cor bucolique, MaĂŻto fait la rencontre d’un hĂ©ron cendrĂ©, qui devient progressivement son guide dans sa nouvelle vie. Ce compagnon Ă plumes l’aide Ă comprendre le monde qui l’entoure et Ă percer les mystères de la vie.
La narration du film est construite de manière Ă commencer comme une histoire d’adaptation Ă une nouvelle vie, avant de basculer progressivement vers une exploration plus profonde des thèmes de la vie, la mort et le deuil. L’histoire de MaĂŻto et son hĂ©ron est Ă la fois touchante et instructive, portĂ©e par une animation 2D Ă couper le souffle et une bande sonore envoĂ»tante.
Un clin d’Ĺ“il Ă l’Ĺ“uvre de Miyazaki
L’influence de Miyazaki est indĂ©niable dans « Le Garçon et le HĂ©ron ». Le film semble rassembler toutes les marques et thĂ©matiques qui ont fait la renommĂ©e du rĂ©alisateur. On y retrouve les animaux, les bâtiments, les lieux, les crĂ©atures, en somme, tous les Ă©lĂ©ments qui font l’univers unique de Miyazaki. Le film est un vĂ©ritable pot-pourri des Ĺ“uvres prĂ©cĂ©dentes du rĂ©alisateur, mais il parvient Ă se distinguer par son approche plus introspective et sa rĂ©flexion sur des sujets profonds.
De plus, le film semble porter une touche de testament de Miyazaki. Sans doute pas son dernier film, car il a dĂ©jĂ annoncĂ© qu’il en ferait un autre, mais on y ressent une certaine forme de conclusion, ou de bouclage de boucle. Notamment dans le personnage de MaĂŻto, par lequel Miyazaki semble parler de lui-mĂŞme, de sa carrière, mais aussi de son rapport avec son fils, et mĂŞme avec le studio Ghibli.
Une conclusion… pour l’instant
« Le Garçon et le HĂ©ron » est d’une densitĂ© remarquable, regorgeant d’Ă©lĂ©ments et de dĂ©tails qui enrichissent l’expĂ©rience du spectateur. Il est si riche qu’une seconde vision peut s’avĂ©rer nĂ©cessaire pour pleinement apprĂ©cier sa portĂ©e. Il est un hommage Ă la carrière de Miyazaki, une sorte de rĂ©capitulation de sa filmographie Ă travers une histoire touchante et une rĂ©alisation impeccable.
Il est cependant important de noter que Miyazaki a annoncĂ© qu’il travaille dĂ©jĂ sur un autre film. « Le Garçon et le HĂ©ron » pourrait donc n’ĂŞtre qu’une conclusion temporaire de sa carrière cinĂ©matographique. Quoi qu’il en soit, le film est une belle preuve de l’amour de Miyazaki pour le cinĂ©ma d’animation, et un signe que le maĂ®tre a encore beaucoup Ă offrir.
En conclusion, « Le Garçon et le HĂ©ron » est un film Ă voir, que vous soyez un inconditionnel de Miyazaki ou simplement un amateur de cinĂ©ma d’animation. Il sortira en salle en Belgique et en France le 1er novembre prochain. En attendant, je vous invite Ă vous plonger dans l’univers de Miyazaki, dans l’attente de dĂ©couvrir ce nouveau chef-d’Ĺ“uvre.